• Histoire de boisson : La Léonne

    On ne le sait peut-être pas, mais notre histoire possède son lot de pirates et corsaires. C’est le navire d’un de ces loups de mer qui donne son nom à la bière Léonne de la brasserie Le Naufrageur. L’homme en question est Léon Roussy, un homme intrépide et fort en gueule qui aurait probablement été du genre à boire de cette blanche d’inspiration belge.

     

    C’est la faute au beau-frère

    Léon commença sa carrière à l’emploi de son beau-frère, en faisant notamment plusieurs voyages aux Antilles. En 1751 il décide qu’il en a assez du beau-frère et part avec le navire de ce dernier, le Jeune Léon. Petit détail qui n’échappe évidemment pas à Léon : les cales du navire possèdent une cargaison  qui vaut au bas mot 290 000 livres.

    Dans les années suivantes il fera des affaires en Nouvelle-France pour ensuite tirer profit de la guerre entre les Anglais et Français. À bord d’un nouveau navire, La Léonne, il deviendra corsaire* et écumera les eaux à la recherche de pauvres navires marchands anglais à attaquer. Léon Roussy étant particulièrement habile, il capture rapidement un navire, le Philip, dont  il se servira ensuite pour continuer ses missions navales.

     

    Maître à bord

    Quelques temps après la bataille des plaines d’Abraham, alors que nous passons sous régime Anglais, le capitaine de La Léonne finit par se faire capturer par l’ennemi. Il faut toutefois être assez naïf pour croire que cela l’arrêterait ! Il s’arrange pour profiter du désordre des Anglais et soulève l’équipage. Il devient alors seul maître à bord et fout la honte à ceux qui se croyaient assez forts pour le capturer. Décidé à survivre et voulant continuer de les emmerder, il se réfugie dans la baie des chaleurs. De là, avec d’autres collègues corsaires, il maraude sur les eaux et échappe constamment aux autorités. Les Anglais iront même jusqu’à vouloir envoyer des soldats pour s’occuper de cet insaisissable navigateur.

    Si on voit un navire spectral sur l’étiquette de La Léonne, c’est pour souligner ce moment de sa vie où il devient un véritable fantôme sur les eaux, hantant les Anglais.

     

    Léon Roussy mourut peu de temps après, avec une maigre descendance. Par peu de temps après j’entends en 1811, à l’âge de 85 ans.  Et par maigre descendance, je veux dire 12 vigoureux rejetons.

     

    ________

    Si vous êtes un Roussy et demeurez dans le coin de Gaspé, il est fort probable que vous ayez comme ancêtre le corsaire Léon Roussy.

    ________

     *Les corsaires sont similaires aux pirates, la différence étant qu’ils ont reçu une lettre de marque et sont donc au service d’un roi ou d’un État. Ils s’attaquent à tout bateau ennemi, qu’il s’agisse de navires de guerres ou des marchands.

     

     

    Partager