• À la guerre comme les sauvages

    Il fut une époque épique où notre pays cachait bien des dangers dans son vaste territoire. Que ce soit les sauvages Iroquois collectionneurs de scalps, les vils Anglais prêts à tout pour nos emmerder ou le froid mordant et impitoyable de l’hiver, les façons de mourir étaient diversifiées et brutales.

     

    La baston à la mode des Sauvages

    On mit sur pieds, en Nouvelle-France, des milices pour participer à la défense et la protection des Habitants. Elles acquirent rapidement une bonne réputation et eurent plusieurs hauts faits d’armes à leur compte. Les miliciens laissèrent rapidement tomber les tactiques de guerre européennes au profit du combat à l’Amérindienne. Les Canadiens n’étaient pas trop friands du style typique des militaires Français, à savoir une bataille en rangs cordés, avec une obéissance aveugle aux ordres d’un officier ayant probablement acheté son titre. Ils préféraient plutôt la guerilla rapide et efficace en étant dirigé par un de leurs pairs choisi pour sa bravoure et son expérience. En fait, certains miliciens savent à peine sur quelle épaule porter le fusil (ils s’en fichent!) mais n’ont aucun problème à estropier un ennemi à coup de hachette dans une tranchée.

    Grandement inspirées de la culture hautement guerrière des Amérindiens, les tactiques des milices canadiennes se basent surtout sur des petits raids et des embuscades éclairs. On attaque en groupe réduit, tirant une salve pour ensuite se précipiter au corps à corps. Le tout en hurlant comme les Sauvages! Les miliciens se battent ainsi en été comme en hiver, peu importe le climat. Inutile de dire que bien peu de militaires Français n’accotent l’endurance et la robustesse des Canadiens.

     

    Équipés pour veiller tard

    En mars 1686 les milices Canadiennes accomplirent une de leurs grandes victoires. Dirigés par Pierre de Troyes, lui même épaulé par les frères Le Moyne -d’Iberville, de Maricourt et Sainte-Hélène-, 65 miliciens et 31 soldats réguliers montent vers la Baie d’Hudson pour y chasser le maudit Anglais. Après un petit voyage de santé de 1200 km et 85 jours, en canot, raquette et traîneau à chiens, ils arrivent à bon port. Ils sont prêts à dégommer du Britannique et équipés pour veiller tard : des épées, baionnettes et fusils pour chaque soldat, plus 130 fusils supplémentaires (au cas ou!), 60 sabres, 50 pistolets, 2 carabines pour tireur d’élite et près de 100 baïonnettes de plus. Ah oui, et 50 grenades.

    Le premier poste Anglais sur leur liste noire, le fort Moose, tombe rapidement. Les Canadiens escaladent les palissades de 6 mètres et explosent la porte à coup de bélier. C’est ensuite au tour de Ruper House de tomber ainsi qu’un navire ennemi qui passait par là. Albany est le dernier bastion Anglais à tomber suite aux attaques des soldats et des milices. Si les guerriers de la Nouvelle-France sont si victorieux, c’est en grande partie grâce aux miliciens et leur immense savoir faire dans l’art de la guerre!
    En fait, le Québec tout entier doit probablement sa survie, à une époque, à ces miliciens courageux mais impitoyables, se battant avec la fougue des Amérindiens et le courage des Canadiens.

    Un milicien canadien faisant de l’attitude avec sa pipe. On sent bien l’influence amérindienne dans l’habillement.

     

    Sources :

    Un commando en 1686, Francis Back, Cap-aux-Diamants

    Histoire militaire canadienne, gouvernement du Canada. http://www.cmhg.gc.ca/flash/index-fra.asp?t=1

    l’Art de la guerre en Nouvelle-France, Fabien Gabillet

     

     

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