• Histoire de boisson : Trois-Pistoles

    Le voyage dans l’histoire du Québec par la boisson se poursuit avec la Trois-Pistoles, de la brasserie Unibroue. Bière d’inspiration belge ayant un goût vaguement fruité et malté, elle possède une des étiquettes les plus percutantes parmis les bières de la Belle Province : Un cheval ailé à l’allure diabolique surplombant une église; le tout dans une ambiance de fin du monde !

    Vue rapprochée de l’illustration, faite par Charles Vinh. © Unibroue

    Cette illustration fait directement référence à la légende du cheval noir, un classique du terroir québécois qu’on retrouve avec certaines variantes dans plusieurs villages. La version de Trois-Pistoles elle-même change selon qui la raconte! Je vous fait ici un récit qui fait en quelque sorte la moyenne :

    Nous sommes quelques part dans la vieille histoire de Trois-Pistoles, durant la construction de l’église Notre-Dame-des-neiges. Le travail est colossal et les habitants prendraient bien de l’aide venu de n’importe où! Le curé du village, à l’écoute de ses ouailles, fait donc un marché avec le prince des ténèbres : Une bête infernale sera offerte, mais jamais on ne devra la débrider! Le lendemain, un gars du coin trouve un cheval noir de jais et possédant un regard à faire frémir le plus coriace des hommes. Il porte sur son museau une bride en vieux cuir noir.

    Tout l’été on s’en sert pour transporter des pierres vers le chantier de l’église. Il est infatigable et on augmente sans cesse les charges. À chaque fois qu’on croit l’avoir poussé à bout il reprend de plus belle, les yeux incandescents. Finalement, alors que l’église est presque terminée, un villageois un peu trop charitable prend pitié du pauvre bestiau. Dans un acte d’infinie gentillesse, il débride l’étalon.

    Le destrier du diable, enfin libéré, fait une ruade et écrabouille son sauveur. Il pousse un cri satanique et fait apparaitre deux ailes noires et immenses qui obscurcissent le ciel. Dans sa fuite, il fracasse un des clochers, faisant tomber une pierre. Cette pierre, vous l’aurez deviné, est toujours manquante. L’histoire ne dit pas si le curé fut puni, mais au final, il réussi son marché : l’église fut érigée!

     

     

    Version de la légende par Fantasia (qui utilise cet animal diabolique comme emblème) :

    Version de la légende racontée par Unibroue ICI (Unibroue y incorpore d’ailleurs plusieurs légendes différentes de la ville).


    Trois pistoles perdues

    Le nom de la ville, Trois-Pistoles, vient d’une vieille histoire qui se passa en 1621 : Alors qu’ils chassaient des contrebandiers basques sévissant dans la région, des marins durent prendre un canot et se rendre sur la berge : leur barque s’était échouée. Rendus sur le bord du rivage, un des matelots, assoiffés, sorti un gobelet assez bling-bling et voulu le remplir d’eau pour boire un coup. Pas trop habile, il l’échappa et il coula net dans au fond de l’eau. Il s’exclama donc  »Ah (insérer ici un sacre de la Nouvelle-France)!, voilà trois pistoles de perdues! ». Les pistoles étant des anciennes pièces de monnaie, il venait ainsi de perdre un bon petit magot! Pour compenser, ses potes matelots nommèrent la rivière de ce nom, et le village qui suivit récupéra l’appellation.

     

     

    La ville de Trois-Pistoles et sa fameuse église !

     

     

    Sources :

    Ville de Trois-Pistoles

    Nos paroisses : Trois-Pistoles, par Charles Arthur Gauvreau

    Grand Québec : La légende du cheval noir

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