La saison de la LNH est recommencée depuis une dizaine de matches à peine que déjà la religion de la puck a repris ses droits au Québec, véritable bastion du hockey. On fait déjà des pronostics savants : ça sent la coupe ou bien une triste répétition de l’an passé. Les Canadiens de Montréal est une des équipes sportives les plus décorées de tout sport professionnel, avec au bas mot 24 coupes Stanley (bon, la dernière remonte à 93… reste que c’est moins catastrophique que les Maple Leaf qui ont eu leur dernière coupe l’année de l’Expo…).
Voilà qui explique tout.
L’histoire de la Sainte Flanelle est digne d’un récit épique, fourmillant d’histoires louches, de victoires glorieuses et d’anecdotes inclassables. C’est surtout une histoire bien de chez nous qui s’intègre à la culture populaire !
Commençons par le commencement :
Une équipe pour les frenchies, 38 buts en 11 matches
Tout commence en 1909, il y a plus d’un siècle (Pour vous donner une idée, à l’époque Terre-Neuve ne faisait même pas partie du Canada). Le hockey se joue déjà depuis de nombreuses années et est organisé à la bonne franquette avec de multiples ligues : Pour 1909, c’est la Canadian Hockey Association (CHA) et la National Hockey Association (NHA). De part et d’autre, on réfléchi pour attirer le public canadien-français. Un certain monsieur O’brien, un des types de la NHA, essaie de rapatrier dans sa ligue le National, la plus grosse équipe franco du moment. Son plan échoue et le National se ramasse dans la ligue adverse, la CHA. La NHA doit donc se revirer sur un dix cent et décide de créer une équipe qui fera tripper les francophones (et leur portefeuille); le nom choisit : le Canadien. Il faut se rappeler qu’à l’époque, le mot »canadien » désigne en fait les Québécois!
On recrute rapidos une équipe dont les premières vedettes sont Didier Pitre et Édouard »Newsy » Lalonde. Ce dernier a d’ailleurs des statistiques qui feraient l’envie de bien des joueurs actuels du CH : 38 buts en 11 parties! Faut dire qu’il avait été prêté quelques parties aux Creamery Kings (oui c’est un vrai nom d’équipe) de Renfrew, qui avaient le même proprio que le CH.
Édouard Charles »Newsy » Lalonde
Une vraie gueule qui dit
»hey poupée, tu veux voir mon bâton »
Du gros n’importe quoi
Dans le temps, faut le dire, le hockey était joué n’importe comment :
– Le gardien n’avait pas le droit de se jeter par terre et ses genoux ne devaient jamais toucher le sol (Tretiak aurait sacré!).
– Il y avait 7 joueurs sur la glace : Un gardien, 2 défenseurs et … 4 attaquants. Celui en trop s’appellait le rover et jouait derrière le centre. Un quatuor avec Gallagher, Galchenyuk, Pacioretty et Prust, ça aurait du mordant non?
– Les defs étaient l’un derrière l’autre plutôt qu’un de chaque côté de la patinoire.
– C’était plus dur pour chialer contre l’arbitre : ce sont les 2 capitaines qui le choisissaient!
– Une partie possédait 2 périodes de 30 minutes. Si c’était l’égalité par après, on allait en prolongation jusqu’à ce qu’il y ait un but.
– Parfois, les dirigeants d’équipe et même le président de la ligue allaient faire du bénévolat comme arbitre. Mettons qu’on imagine mal Bettman déguisé en juge de ligne.
– Le filet dans les buts n’était en place que depuis une dizaine d’années! Avant ça on pouvait carrément faire des passes au travers du but.
– On a vu aussi le DG de l’équipe, le fameux Jack Laviolette, échanger de place avec le gardien de but car il venait de se faire expulser. Bergevin à la place de Price… ça pourrait être drôle.
On peut toujours rêver.
Vous comprendrez que je ne couvre ici que le tout début de l’histoire des Canadiens de Montréal. Vous pouvez être certains que je reviendrai sur tout le reste dans des articles futurs !
Sources :
La glorieuse histoire des Canadiens (L’édition 100e anniversaire), par Léandre Normand et Pierre Bruneau, Éditions de l’Homme.
L’histoire officielle du Canadien de Montréal