Jean-Olivier Chénier (1806-1837) est un héros patriote ayant combattu avec les rebelles lors de l’insurrection de 1837. Il s’intéresse rapidement à la politique et appuie le parti Patriote de Papineau. Il se radicalise par la suite et prend part à la résistance contre les forces britanniques. Il deviendra un des leaders patriotes. Son dernier combat aura lieu lors de la tragique bataille de St-Eustache.
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Nous sommes le 14 décembre 1837. Le général Colborne lui même dirige plus de 1600 hommes pour venir anéhantir les patriotes de St-Eustache. Certains des rebelles, à la vue de l’imposante armée, fuient. Ceux qui restent sont ralliés par Jean-Olivier Chénier. Ils se barricadent dans l’église et résistent aux tirs nourris des Anglais. Chénier ordonne qu’on détruise les escaliers des balcons : ainsi, nul ne pourra fuir. Les patriotes sont mal équipés, certains ne sont même pas armés. Chénier, inébranlable devant l’ennemi, clame : Soyez tranquille, il y en aura de tués et vous prendrez leurs fusils.
Les patriotes sont tellement coriaces que les Anglais doivent mettre le feu à l’église pour les déloger. Les rebelles fuient par les fenêtres qu’ils défoncent pour ne pas mourir brulés. Ils sont accueillis par les balles des Anglais, qui sont sans pitié. Jean-Olivier Chénier sors lui aussi pour faire face à l’ennemi; il est touché. Blessé, il se relève et attaque, au mépris total de sa propre vie. Il tombera finalement sous les tirs.
Les Anglais, outrés par tant d’opposition, feront subir des outrages au corps du héros de St-Eustache.
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Il existe certaines nuances dans le récit et les détails de la mort de Jean-Olivier Chénier, selon les versions. N’ayant pas d’informations sur ses vêtements et son attirail, j’ai dût être créatif et me baser sur les croquis de l’époque et sa statue. Le drapeau patriote est aussi un ajout personnel.
Il n’a plus son fusil : on peut imaginer qu’un patriote, galvanisé par les paroles du leader, lui aura prit pour continuer la résistance dans un ultime acte de bravoure; comme un flambeau qu’on passerait au suivant.
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Il existe une statue de Jean-Olivier Chénier à Montréal, sur St-Denis, entre St-Antoine et Viger. Elle est malheureusement en mauvais état (son fusil n’est même plus là…) et placé dans un endroit assez minable : juste devant ce qui sera le magnifique CHUM. Il serait bon que la ville de Montréal fasse un effort minimal pour respecter la mémoire de ce héros du Québec.