• Une histoire de boisson : La blanche de Chambly

    S’il y a quelque chose de bien au Québec, c’est que l’on peut réviser son histoire tout en calant une bière, suffit de lire quelques étiquettes avant de sombrer dans un coma éthylique.  En effet, de nombreuses bières puisent leur nom et leur imagerie dans notre histoire.

    Au fil des semaines je ferai l’inventaire de toutes ces bières qui assument notre devise, Je me souviens.

    Je commencerai avec la blanche de Chambly, de la célèbre brasserie Unibroue.

    Cette bière -délicieuse- nous rappelle l’histoire du fort Chambly, situé sur les rives de la rivière Richelieu, à, vous l’aurez deviné, Chambly . Cet endroit n’a pas toujours abrité l’imposante fortification qu’on y retrouve.

    Tout commence avec l’arrivée du régiment Carignan-Salière, des soldats français aguerris venus pour mater les Iroquois. Un de leurs capitaines est Jacques de Chambly, à qui on confie la tâche d’ériger un fort. En 1665 se dresse donc Fort St-Louis, fait de bois et pas mal plus petit que l’actuel bastion. Sous le régime français le fort assurera la protection de la rivière contre les raids des Iroquois.

     

    Un coup salaud des Anglais

    Il restera invaincu durant près d’un siècle, jusqu’à ce qu’il passe aux Anglais en 1760. En effet, une troupe de près d’un millier d’Anglais se présente devant le fort, protégé par quelques dizaines de soldats et de miliciens. Ceux-ci souhaitent la bienvenue aux Anglais par quelques tirs bien sentis. Les Anglais, probablement frustrés d’une telle résistance, décident d’aller dans les habitations du voisinage pour y capturer femmes et enfants. Ils forment alors un bouclier humain devant eux, tirant du fusil au-dessus de leurs têtes. Les défendeurs Français, voulant épargner les innocents, se rendirent alors.

     

    Fait intéressant, à partir de 1690 on note la présence d’un chien faisant office de messager entre les soldats. Il porte le distingué nom de Monsieur de Niagara. On croirait entendre Pierre Gauthier !

     

    Un détail de l’illustration (dont je n’ai malheureusement pas réussi à trouver l’auteur). Il s’agit des armes de la France. Notez d’ailleurs les 3 lys sur fond bleu, qui étaient sur la croix que Jacques Cartier planta à Gaspé lors de son arrivée. C’est évidemment ©Unibroue

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