Gare à ceux qui se faisaient prendre par les Iroquois au temps de la Nouvelle-France : ils étaient condamnés à passer bien pire qu’un sale quart d’heure. Ne lisez pas ce billet si vous êtes en train de manger ou si vous avez n’êtes pas âgés d’au moins 13 ans. Bienvenue dans le monde des mourants qui marchent debout.
Des caresses et du sang
Il faut tout d’abord comprendre que la torture avait, chez les Iroquois, une importance symbolique. Seuls les ennemis respectés et valeureux se faisaient torturer alors que les autres étaient généralement abattus. Peut-être y avait-il une mince consolation à savoir qu’on se ferait tourmenter parce qu’on nous trouve méritant !
Si vous avez la chance de survivre à une attaque Iroquoise, vous êtes mieux d’être rapides sur vos pieds : les trainards et ceux qui ralentissent le groupe sont exécutés. En approche du village, les enfants et les femmes vous souhaiteront le bonjour par de joyeux jets de pierres et des coups de bâton. Envie de chialer un peu ?, allez hop on vous tue. Seuls les plus forts pourront continuer le supplice.
On vous peindra le visage en rouge ou en noir selon votre destinée : soit vous serez adoptés par la tribu pour remplacer un Iroquois mort ou disparu, soit vous serez mis à mort. Dans les deux cas vous passerez du temps à vous faire ‘’caresser’’, c’est-à-dire torturer. On vous arrachera les ongles et on vous coupera probablement les doigts, quoi que parfois on puisse les mâcher. Peut-être un autre de vos doigts sera mis dans le fourneau d’une pipe allumée ou simplement broyé. On vous scalpera et vous aurez le malheur de recevoir de l’eau bouillante ou de la gomme de pin chauffée sur votre crâne à vif. On prendra aussi un fer chaud pour vous le passer au travers du pied. Des enfants s’amuseront à vous mettre des tisons dans les oreilles ou entre les cuisses (il ne faudrait quand même pas prendre froid!). Pas trop fatigué j’espère, car le meilleur reste à venir.
La grande finale et l’assimilation à la sauce Iroquoise
Si on vous met à mort, vous risquez de vous faire arracher la langue, les dents et les lèvres. Pour mourir dans l’honneur, il faudra rester fort et ne pas avoir peur d’encourager les tortionnaires à y aller plus intensément : c’est ça la mort des vrais durs ! Au final vous pourrez faire quelques pas dans le village, dans un fier état, avant de mourir.
Pour ceux qui étaient choisis pour être incorporés à la tribu, on était un peu moins intense côté caresses. Même que les membres de la future famille d’adoption venaient vous encourager à être coriace et rester fort malgré la douleur intense. Si on résistait avec vigueur aux souffrances, on était accepté dans le clan par une famille et on était considéré égal aux autres. Le prisonnier devait donc sa vie à la bonne volonté de sa nouvelle famille. La torture faisait alors office de transformation identitaire et aidait l’assimilation des nouveaux : La souffrance intense, couplée avec les encouragements des tortionnaires et leur clémence à la toute fin marquait un profond changement d’allégeance chez celui qui vivra et combattra dorénavant en Iroquois. On aura vu mieux comme comité d’accueil !