• Duchesneau, Laval et compagnie

    À moins de vivre dans le pire bled perdu, vous avez probablement entendu parler de quelques histoires louches impliquant les 3 grands C : Corruption-Collusion-Construction (mention spéciale pour le C qui les oppose : Charbonneau). On se rappelera, pour la suite des choses, que le tout se joue autours de quelques lieux particuliers, comme la belle ville de Laval, et que la mise à jour de cet empire maléfique fut initiée par le rapport d’un certain Jacques Duchesneau.

    Peu de gens savent toutefois que certains de ces noms étaient déjà liés entre eux il y a plus de 300 ans !

     

    Frontenac a du front !

    On se remet rapidement dans l’ambiance de l’époque : Frontenac est nommé gouverneur de Nouvelle-France depuis 1672. C’est un type avec de la gueule qui en mène large. Il s’impose et ne se gêne pas écraser des pieds sur son passage. Il met d’ailleurs à profit son sale caractère pour envoyer paître les Anglais avec ses canons.

    Sa tête de cochon lui met rapidement pas mal tout le monde à dos. Il s’énerve facilement : l’évêque, le conseil souverain et des groupes religieux lui font la vie dure. En parlant des Jésuites, il mentionne d’ailleurs que ceux-si  »songent autant à la conversion du castor que celle des âmes ».

     

    Duchesneau, Laval et de la boisson

    Arrive alors en scène un certain Jacques Duchesneau de la Doussinière et d’Ambault, nouvel intendant de Nouvelle-France. Ce poste majeur était vacant depuis quelques années et disons que Frontenac en profitait pour en bien imposer son autorité. Duchesneau tiens toutefois à lui aussi assumer le pouvoir et le prestige de son titre…et donc rapidement, c’est la guerre entre Frontenac et lui. Ils se crêperont le chignon pendant des années sur tous les sujets possibles, forcant les gens à choisir leur camp !

    Monseigneur de Laval, influent personnage religieux, capote assez solidement et est catastrophé par les ravages de l’alcool chez les Amérindiens. Il veut absoluement qu’on en interdise le commerce et il réussi à convaincre Duchesneau de la chose. Frontenac lui, voit surtout dans l’eau-de-vie un ingrédient essentiel de toute tractation avec les alliés Sauvages… Finalement l’interdiction ne sera que partielle : l’alcool pourra se transiger mais seulement dans les commerces Français.

    Des coups de canne et des insultes

    Une autre chicane se passe alors que le fils de Duchesneau et son serviteur échangent des insultes avec la clique à Frontenac. Ce dernier utilise donc son pouvoir avec parcimonie… et ordonne tout simplement l’arrestation des deux racailles : insulter les amis de Frontenac, c’est insulter Frontenac lui même ! Fiston va toutefois se réfugier chez papa et les Duchesneau se barricadent, pas question de sortir ! On nommera un médiateur pour que les 2 clans parlementent : Monseigneur de Laval, encore lui, est l’élu. Le fils et son domestique finissent par sortir à force de diplomatie. Manque de bol, Frontenac n’est pas dans un mood de pardon : 1 mois de prison pour les deux et des coups de canne en bonus pour le serviteur !

    Comme quoi déjà dans le temps, Duchesneau et Laval attiraient les problèmes !

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    Sources :

    Dictionnaire biographique du Canada

    L’Encyclopédie Canadienne

    Canada-Québec, par Jacques Lacoursiére & Al. Édition Septentrion.

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  • Beaudryl

    Eh bien, dis-donc! Il y des noms destinés à faire parler d’eux!!!

    Très intéressant, comme toujours!