• Coureurs des bois et de jupons

    Le coureur des bois est un des héros les plus épiques de la mythologie québécoise. Aventurier infatigable, voyageur de l’inconnu et découvreur de contrées sauvages, il ajoute à cela des bras gros comme des troncs d’arbres, un incroyable talent au tir et un caractère des plus sympathiques. Bref, un package deal assez impressionnant. Ce qu’on raconte un peu moins dans les cours d’histoire toutefois, c’est que le coureur des bois était aussi habile avec les femmes qu’avec son aviron!


    On s’amuse dans les bosquets

    C’est bien évidemment au contact de la culture amérindienne que les premiers aventuriers firent la découverte de la réelle liberté. Loin d’être aussi hiérarchisée qu’en Europe, la société Amérindienne laissait une grande latitude aux gens pour agir comme bon leur semble. Les femmes pouvaient aller fricoter avec le beau gosse du coin sans se faire emmerder et sans devoir respecter quelconque décorum. Chacun étant en droit de disposer de son propre corps selon leurs instincts. Pas étonnant que les premiers gaillards à vivre avec les Amérindiens s’entichèrent de leur culture et de leurs femmes libérées.

    Il va sans dire que leur mode de vie ne favorisait pas vraiment les relations stables de longue durée. On avait plutôt droit à des histoires courtes mais intenses. Ils eurent quelques difficultés au départ, les amérindiennes n’étant pas fans de poil et de barbe. Ils ne mirent donc pas de temps à mettre la hache dans leur pilosité faciale ! Ils réalisèrent aussi qu’une partie de plaisir à la mode sauvage c’était efficace : on avait pas, ici, développé l’art mystique des longs préliminaires. Parfois, on offrait carrément les femmes aux coureurs des bois : c’était bien vu et c’était le signe qu’on devenait potes entre blancs et sauvages.

    Il arrivait qu’un coureur des bois revienne l’année d’après au poste de traite et renoue avec une femme. Ils étaient, de plus, attentionnés et n’hésitaient pas à emmener cadeaux et bijoux à leur summer romance des bois. Il est évident que parfois un petit rejeton en naissait, créant ainsi les premiers métis. Parfois, les Amérindiennes, à force de patience et de quelques ruses typiquement féminines, arrivaient à retenir leur homme, celui ci laissant derrière lui la colonie et l’ancien monde.

    Tout n’était pas toujours rose évidemment, des coureurs des bois en ont profité un peu trop, croyant avoir une licence pour agir comme des monstres affamés. On imagine facilement que quelques conflits ont dut éclater à cause d’un type étant resté trop longtemps dans les bosquets avec la mauvaise fille !


    Retour au bercail : beuveries et racaille

    Au retour de voyages, les coureurs des bois allaient souvent flamber leur argent dans les bonnes choses de la vie : les femmes, le jeu et l’alcool. Couverts de tattoos, débordant d’histoires glorieuses à raconter, plein d’entregent et avec du front tout le tour de la tête, ils ne laissaient personne indifférent. Les jeunes hommes les enviaient et les autorités coloniales les détestaient , ni voyant qu’une bande d’ensauvagés bons à rien ! Ils n’avaient pas vraiment de difficulté à se trouver une femme dans le bas-pays : déterminés, loin d’être pauvres et doués d’un bon baguage d’expérience avec la gente féminine, ils étaient un parti attrayant pour toute femme ayant du caractère et assumant les libertinages de son époux (je reviendrai dans un autre billet sur les femmes des coureurs des bois, qui ne sont pas en reste côté attitude et indépendance !)

     

    Un coureur des bois sur la cruise
    The Trapper’s Bride par A. J. Miller


    Référence : La saga des indiens blancs, éditions Libre Expression – Quebecor Media, par Georges-Hébert Germain

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