• Des noms qui sentent le calumet

    On les voit quand on cherche son chemin sur google map et quand on parle de ses vacances plus haut dans le nord : ce sont les noms amérindiens. On ne s’en rend pas toujours compte, mais ceux qu’on appelait les sauvages ont laissé une emprunte durable dans les noms des lieux et des sites naturels (et même dans quelques mots de vocabulaire). En voici quelques uns :

     

    Québec : Nom algonquien, qui veut dire là où le fleuve rétrécit. Car oui, c’est dans le coin de Québec que le St-Laurent se fait plus étroit. On peut aussi retenir l’explication de Charlebois sur le sens profond du nom Québec :  »T’a rien à perdre vois-tu parc’qu’ici au Québec / Tout commence par un Q pis fini par un bec  »

    Canada : Il existe deux explications : 1) Champlain affirme qu’il s’agit d’un mot iroquois (Kanata) voulant dire amas de cabanes. Cartier aurait été le premier à l’entendre. 2) Certains y vont pour la signification de pays aux nombreux lacs.

    Ottawa / Outaouais : La capitale canadienne tire son nom de la tribu des Outaouais (ou Odawa, ça s’écrit un peu comme on veut), dont le titre signifie marchands.

    Saguenay : Dans le temps (et probablement encore maintenant selon les gens), on disait le royaume du Saguenay. Cela désignait au départ tout le coin du Lac Supérieur et voulait dire débordement ou eau qui dort. On peut dire que ce fut un nom prémonitoire.

    Chicoutimi : Mot montagnais qui veut dire la fin des eaux profondes.

    Rimouski : Vient du mot Animouski qui veut dire demeure des chiens. Probablement un ancien pit-stop de chiens de traîneaux.

    Gaspé : Encore une fois, 2 options : mot du vocabulaire Micmac qui veut dire le bout de la terre, Les fanatiques de langue reconnaîtront peut-être une référence à finis terrae (Finistère), un coin de Bretagne bien sympathique qui veut lui aussi dire que c’est le boutte du boutte de la terre. On raconte aussi que cela pourrait venir d’un mot Basque (Geizpe) qui voulait dire Abris/refuge, car à l’époque les marins basques connaissaient le coin.

    Chibougamau : Chibou pour les intimes, lieu de rencontre pour les montagnais. Peut-être un haut lieu de speed dating amérindien?

    Tadoussac : Originellement Totouskak, il s’agit du pluriel de mamelles. Cela fait allusion à deux collines du coin plutôt qu’à une quelconque référence déplacée envers les filles de la place.

    Oka : Un crise, une plage et un fromage. Vient de Paul Oka, chef amérindien dont le nom représente le poisson doré.

    Yamaska : Celui là a changé avec le temps : Hyamaska, Hiamaska, Ouamaska, Maska, Mamaska. Mamaska, c’est crapaud en abénaquis.

    Saskatchewan : Le patronyme de la province vient de la rivière pareillement identifiée, dont le nom Cris signifie rivière au début rapide.

    Wendigo : Le cannibale des bois. Monstre légendaire du folklore amérindien, hantant les forêts hivernales. Sexy!

    Ouananiche : Le fameux poisson porte un nom amérindien qui veut dire le petit égaré. On a vu plus glorieux!

    Pichou : P’tit pas beau en Québécois, originellement utilisé par les Cris pour parler du lynx.

    Osheaga : Le festival Montréalais nous indique sur sa FAQ que le nom viendrait de la phrase Mohawk O she ha ga, voulant dire les gens aux mains agités. Cela désignerait Cartier et sa clique qui devaient être pas mal énervés. Je n’ai toutefois trouvé aucune confirmation de ce nom, et wikipédia (pour ce que ça vaut) nous indique que c’est du gros n’importe quoi. Alors si vous avez des contacts chez des historiens écumeurs de vieux textes, n’hésitez pas à les questionner à ce sujet.

     

     

    Références : la plupart des sites officiels des villes mentionnées ainsi que :

    http://www.toponymie.gouv.qc.ca

    http://www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100016346

    et  »CANADA – QUÉBEC », par Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois, édition Septentrion.

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